Vanlife

Voyager en mode Vanlife est-il écolo ?

Questions légitimes mais souvent empruntes de raccourcis, se déplacer avec notre véhicule aménagé est-il « écolo » ?

Il ne s’agit pourtant pas de sous-estimer notre empreinte carbone mais bien d’expliquer nos choix d’actions, notre mode opératoire. Nous ne souhaitons pas non plus opposer les modes de déplacements, affrontés des personnes, tout au plus, confronter si le débat s’installait.

En tout cas, cette question nous nous la sommes posée et elle nous a sacrement perturbée puisque la conservation de la biodiversité passe également par une réduction des émissions de CO2 !!!

Tout d’abord, nous ne donnons pas de leçons, n’interdisons RIEN, nous essayons de donner des arguments pour que chacun puisse se faire sa propre opinion sur des questions environnementales et puisse faire des choix raisonnés, à défaut d’être toujours raisonnables.

Estimation du bilan carbone global

D’une part pour se déplacer dans les zones ciblées, à la rencontre des chercheurs impliqués dans la recherche en biologie de la conservation, les routes sont généralement peu accessibles, dans des contrées reculées ou la marche, le cheval, la pirogue et/ou le 4×4 sont les seuls moyens pour se déplacer.

D’autre part, afin d’estimer notre empreinte carbone il faut faire un bilan carbone global des émissions de CO2, « du puits à la roue », « du berceau à la tombe » des différentes composantes de notre mode de vie nomade. En l’occurrence ici, il faut prendre en compte nos pollutions en particules et émissions de CO2 liées de notre véhicule qui est également notre maison :

  • à la fabrication du véhicule et sa durée de vie. Alors qu’un véhicule classique est à changer au bout de 300 000 km, les 4×4 sont très robustes et dépassent fréquemment les 500 000 km ! cela fait des émissions liées à la fabrication – sac à dos écologique – et au recyclage très importants, dès lors évitées, et bien plus qu’un véhicule classique et même électrique).
  • aux déplacements. Avec une consommation comprise entre 10 et 12l/100 km (comme de très nombreux camping-car) c’est un poste indéniablement très émissif mais qu’il convient de relativiser. En effet, ces émissions sont à diviser par le nombre de passager, ici 3, ce qui amène à une consommation relative de 4l/100km/personne. Sachant que 80% des déplacements en véhicule en France se font seul… toute personne seule dans sa voiture consommant plus de 4L/100 km émet plus de CO2 que nous !
  • à la consommation des data-centers pour l’envoi, la lecture et le stockage de nos mails et vidéos. Ce poste est loin d’être négligeable puisqu’un e-mail standard génère environ 4 g de CO2 ; avec une pièce jointe volumineuse, il produit jusqu’à 50 g de CO2. Envoyer une photo de vacances de 1 Mo à dix amis équivaut ainsi à parcourir 500 mètres en voiture. Toutes ces données sont stockées dans des datacenters, qui consomment annuellement 200 TWh par an et produisent 0,3 % des gaz à effet de serre, selon le site Nature. Enfin, une requête Google consomme autant d’énergie qu’une lampe de 60W allumée 17 secondes. Une heure de streaming correspondrait à environ 100 g éq CO2 émis (soit l’équivalent des émissions d’un ventilateur de 75 W utilisé pendant 6 heures en Europe et regarder des vidéos en ligne aurait généré en 2018 autant de gaz à effet de serre que l’Espagne, soit près d’1% des émissions mondiales
  • au mode de vie global : nourriture, chauffage, consommation électrique et de chauffage, cuisson, consommation d’eaux chaudes et froides, notre habillement… Nous privilégions toujours une alimentation locale et de saison (pour des raisons budgétaires mais surtout d’immersion dans les coutumes locales sans oublier la contrainte du peu de place dans notre frigo de 50L pour 3), très peu carnée (de la volaille dans la quasi totalité des cas lorsque nous mangeons de la viande, bien moins émissif que les fromages, surtout à pâte dure, par exemple), le chauffage est réduit dans les régions tropicales (sauf en altitude et la cellule, très exigüe ne consomme que 7 litres de gazole/semaine), la cuisson se fait par un petit réchaud de montagne, l’électricité et l’eau chaudes sont produites par des panneaux solaires. Enfin, nous sommes libérés de tout appareil électroménager, de chaîne hifi, de télévision(s) … en veille ou allumés ! Quant aux achats divers et variés, compulsifs ou non, aux gaspillages en tout genre… ils sont, de fait, très limités avec ce mode de vie ou chaque espace est compté. Pour finir, avec un bac de 80L pour 3 personnes pour la vaisselle et les douches, notre consommation d’eau est très réduite puisque nous tenons 3 jours (à titre de comparaison, un touriste consomme 8 fois plus d’eau lorsqu’il est hors de chez lui soit 8 x 125 litres/jour/personne pour un français : 1200 L /jour !!!!). 

Au final, le mode de vie Vanlife comme la très grande majorité des personnes le vive, débouche sur des bilans carbone en-dessous (estimé à 5 t en ce qui nous concerne) de celui d’un français … vivant en France (9,1 t équivalent CO2 en 2020) !!!

Rien n’est vraiment simple mais la vanlife pousse à une vie minimaliste plus en adéquation avec toutes les problématiques de pollutions environnementales.

Vers une compensation carbone

Le calcul des émissions de CO2 liées à l’ensemble de nos déplacements est estimé sur le site de la Fondation Yann Arthus Bertrand. Ensuite, afin de savoir combien d’arbres sont nécessaires pour absorber le CO2 que nous avons émis lors de nos activités, et ainsi réaliser une compensation carbone, nous allons sur le site de l’entreprise ReforestAction

Afin de réaliser une opération blanche sur nos émissions carbone lors de nos déplacements en voiture et avion nous effectuons donc la plantation d’arbres en France via l’entreprise ReforestAction et au sein du lycée général Desfontaine de Melle. 

Attention, les compensations carbone ne nous dédouanent nullement de notre empreinte écologique mais permettent de mieux vivre le coût écologique lié à nos activités.

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